Les symptômes de début de grossesse : Suis-je enceinte ?

L’idée d’écrire un article sur les symptômes en début de grossesse, sujet auquel personne ne peut apporter de vraie réponse est étrange… Mais lorsque l’on est à l’affût du moindre signe, la question est tellement récurrente, qu’il nous faut toutefois apporter quelques éléments d’information.
Les deux hormones responsables des symptômes de début de grossesse rapportés sont la progestérone et les BHCG.
La Progestérone, qui est-elle ?
La progestérone est cette hormone qui est sécrétée immédiatement après l’ovulation. L’enveloppe du follicule qui aura libéré notre petit ovocyte va, en effet, émettre cette précieuse hormone. Elle permet de créer un « silence utérin », autrement dit « le calme avant la tempête ». Cela ne vous dit toujours rien? Alors parlons peu parlons bien : la progestérone empêche l’utérus de se contracter. Ces contractions utérines aboutiraient à l’évacuation de la muqueuse qui tapisse l’utérus (l’endomètre), c’est-à-dire à l’arrivée des règles (la fameuse tempête).
Si on considère que la nidation de notre petit embryon se produit progressivement entre le 7ème et le 8ème jour après l’ovulation, et que cette implantation est au départ toute fragile, il est nécessaire que l’utérus se tienne tranquille. Dans un monde parfait, on aimerait bien que notre embryon dispose de plus de 10 jours pour emménager tranquillement dans son nouveau « chez lui ».
Les symptômes de début de grossesse et la progestérone
Et bien cette progestérone, qu’elle soit naturelle ou exogène (apportée par un médicament) peut nous jouer des tours, notamment :
- Les tensions mammaires
- La fatigue, notamment lorsque l’on prend de la progestérone exogène par voie orale.
Mais ça n’est pas tout : lorsqu’elle diminue naturellement (lorsque l’enveloppe du follicule qui a ovulé n’en sécrète plus suffisamment), ou bien lorsqu’on arrête d’en amener via les médicaments, elle va aussi nous créer :
- Des tiraillements dans le ventre (ces fameux tiraillements qui nous amènent à penser que les règles arrivent, ou au contraire qui nous convainquent que nous sommes enceintes… Capacité de voir le verre à moitié vide ou à moitié plein… À moins que ce soit simplement une question d’instinct maternel !).
J’en profite pour faire une petite digression : en cas d’aménorrhée (absence de règles), lorsque le médecin vous prescrit de la progestérone (ou Dydrogestérone), il a dans l’idée de créer des règles après l’arrêt du traitement comme le processus décrit ci-dessus. Ces règles doivent intervenir quelques jours plus tard (durée variable selon les femmes mais inférieure à une semaine, au-delà on peut considérer que le cycle serait reparti tout seul).
Bref avant la chute de progestérone et l’apparition des BHCG, difficile de pouvoir conclure à de vrais symptômes de grossesse… Une intuition tout au plus ?
Les BHCG et les symptômes de début de grossesse
Eux sont de nature à nous créer de véritables symptômes de grossesse, mais ils n’apparaissent « que » (je mets des guillemets pour les impatientes) 9 jours après la fécondation. Vous allez me dire « pourquoi dans ce cas chercher à écouter nos symptômes plutôt que de simplement réaliser un test urinaire (à DPO9 le test peut commencer à se positiver) qui nous donnerait la réponse (en louchant un peu) ? » Et bien je répondrais « Parce que » 🙂
Nos BHCG vont prendre le relais sur la progestérone. Ils vont à leur tour maintenir notre silence utérin. Ceci dit le passage de relais entre les deux peut quand même donner lieu à des sensations très proches de l’arrivée des règles (donc pas de conclusions hâtives sur un ressenti de syndrome pré menstruel).
Mais les nausées dans tout cela ? Parce que c’est bien la première chose à laquelle on pense quand on parle grossesse, avouez ! Et bien je vais vous décevoir, ce sont effectivement les BHCG qui peuvent nous rendre nauséeuses, mais 9 ou 10 jours après la fécondation, alors que nos BHCG n’éxcèdent pas 8 à 15 ui, il est difficile d’imaginer qu’elles soient suffisamment armées pour titiller notre petit estomac fragile… Il faudra attendre encore quelques jours pour avoir ce plaisir (je vous renvoie sur l’article « les BHCG »
Et la petite perte de sang au moment présumé de la nidation ?
Et bien non elle non plus elle n’est pas un symptôme fiable !!! (Décidément) D’abord de quoi s’agit-il ? On imagine souvent un petit embryon de la taille d’un petit pois… En réalité son diamètre mesure environ 200µm , donc son « insertion » dans la muqueuse utérine ne provoque pas de saignements comme on pourrait les imaginer. Cette implantation se fait très lentement, sur plusieurs jours. Par ailleurs, ce n’est pas notre embryon lui-même qui « s’insère » dans la muqueuse dès le départ. Il ne fait que s’apposer sur la paroi de l’endomètre dans un premier temps avant de se fondre dans celui-ci progressivement… Rien qui soit de nature à créer un traumatisme hémorragique donc…
Tout ça pour dire que ces petits saignements de nidation dont on entend souvent parler, que certaines stressent de ne pas repérer n’ont pas d’explications scientifiques et sont loin d’être rapportées par une majorité de femmes. Il se pourrait qu’il s’agisse plus de coïncidences, voire du fameux passage de relais entre la progestérone et les BHCG qui amèneraient un petit sursaut de notre utérus !
Alors on fait comment ?
Et bien à part attendre au minimum DPO 9 pour avoir une chance d’apercevoir une petite barre à peine visible, il semblerait qu’il n’y ait pas de « symptômes » vraiment convaincants… Par ailleurs lorsque les symptômes apparaissent (généralement pas avant DPO20), ils peuvent être variables non pas d’une femme à l’autre, mais d’une grossesse à l’autre : en effet une même femme peut vivre des symptômes différents à chacune de ses grossesses.
Autrement dit… Wait & See…Carpe Diem (aussi facile à dire que ça puisse être!)