La Gémmothérapie, ça ne s’improvise pas !

Quelques précisions issues du Précis de Gémmothérapie édité par la Fédération Européenne d’Herboristerie :
Il y a Gémmothérapie et Gémmothérapie !
La gémmothérapie fait actuellement l’objet d’un engouement commercial de la part de nombreuses firmes qui proposent des gammes de bourgeons ainsi que des complexes de bourgeons associés à de nombreuses autres substances.
Beaucoup de sociétés commercialisant des extraits de gémmothérapie ne récoltent pas elles-même les bourgeons. Elles sous-traitent souvent la fabrication sans vraiment contrôler le processus de cueillette et de fabrication. De plus, excepté dans les Normes de Qualité de l’AIG, aucun standard de récolte n’est décrit dans la littérature ; chaque firme définit elle-même les stades d’ouverture des bourgeons ou de la jeune pousse ce qui évidemment fait varier la composition du macérat final et donc son efficacité.
La récolte de bourgeons nécessite beaucoup de mains d’œuvre, de précision quant au stade de récolte et de rigueur quant à la fraîcheur. Certains stabilisent les bourgeons directement après la récolte dans les trois solvants pour assurer une fraîcheur optimale. Par facilité, beaucoup congèlent les bourgeons en attendant la fabrication.
La Gémmothérapie selon le Dr Tétau
Ce n’est que sous l’influence du Dr Tétau que le procédé d’extraction fut décrit officiellement dans la pharmacopée française. Actuellement la forme la plus répandue comme complément alimentaire est le macérat glycériné concentré encore dénommé macérat-mère. Celui-ci s’obtient par une macération à froid des bourgeons frais (non congelés) directement dans les 3 solvants (glycérine, alcool, eau) mélangés selon les proportions décrites dans la pharmacopée française (pour la forme galénique D1).
Selon la pharmacopée, la proportion de bourgeons par rapport au solvant doit être de 5% (préparation au 1/20ème). C’est l’équivalent poids sec de bourgeons. Le titre alcoolique final après macération dans les 3 solvants se situe entre 30 et 35% vol. Il est important de respecter ce procédé afin de maintenir les conditions d’extraction des bourgeons, et donc leur efficacité thérapeutique.
Malheureusement on voit fleurir des procédés d’extraction « nouveaux ». Des procédés qui utilisent le sirop d’agave ou le miel à la place de la glycérine. Le titre alcoolique est souvent modifié vers le bas pour des raisons économiques. Certain proposent même des macérats sans alcool…
Restons vigilents !
Au gré de ces fantaisies commerciales c’est tout le secteur de la gémmothérapie qui perd sa crédibilité. Il est donc important de respecter les principes de la pharmacopée. Ce n’est qu’à cette condition que nous pouvons garantir l’efficacité des macérats glycérinés. Cette qualité repose notamment sur l’analyse des flavonoïdes qui garantissent une reproductibilité des résultats d’extraction.
Attention aux nombreuses présentations sous forme de compléments alimentaires ! Méfiez-vous en particulier des revendications commerciales de macérats fabriqués selon la « méthode du Dr. Henry », méthode qui n’existe pas !